Saint Eustache

Caraïbes

C’est aux Maldives que nous apprêtions à partir en 2013, pour une croisière de quinze jours. Les prix ayant flambé, nous avons cherché une autre destination.

Et pourquoi pas faire un tour dans les Caraïbes ? Assez rapidement l’idée de Saint-Eustache m’est alors venue, un ami ayant l’habitude d’y séjourner très régulièrement. Pour situer un peu, Saint-Eustache est une toute petite île néerlandaise au nord des petites Antilles. Pas d’aéroport international pour la rejoindre, mais une piste où de petits avions en provenance de Saint-Martin font la jonction régulièrement.

Arrivée sur l’ile

Inutile aussi de chercher les grands hôtels, nous sommes là bien loin des îles touristiques comme Saint-Martin ou Saint-Barthélemy. Il nous a été communiqué 80 lits pour les touristes maximum, ça donne une petite idée. On y parle anglais, et bien que nous nous trouvions donc en Hollande, la monnaie est le dollar américain.

Encore une chose étonnante, il ne faut pas s’attendre à consommer créole. Il n’y a pas de fruit, pas de légumes antillais, pas de repas typique. On trouve en revanche bon nombre de restaurants, pizzeria, chinois…

Bien que volcanique (son volcan est nommé Quill), l’île ne dispose pas d’eau. Les réserves sont constituées à partir de la récupération d’eau dans de grandes citernes.

Il n’y a presque pas de plage non-plus, je n’en ai vu qu’une seule, juste à coté des deux seuls hôtels.

Que vient-on donc faire sur cette île ? Les locaux, eux, vivent essentiellement autour de l’activité qu’engendre le terminal pétrolier caché dans la colline.

Pour nous, touristes, ce sont les fonds marins qui nous intéressent au plus haut point ici. Il existe un grand parc protégé, c’est lui que nous allons visiter !

 C’est donc en septembre que nous décidons d’effectuer nos réservations. Pour l’aérien, nous partirons par Air France avec un Marseille/Paris/Saint-Martin/Saint-Eustache (opéré par Winair, la compagnie inter-îles locale). Nous devrons faire attention au poids des bagages, avec 23kg en soute et 12kg en bagage à main, ce sera juste, mais nous y sommes arrivées !

Pour l’hôtel, nous choisissons le Golden Era, bien moins cher que le Old Gin, mais beaucoup moins confortable aussi. Cela me fait plus penser à un motel qu’un hôtel d’ailleurs. Peu de touristes y dorment, mais plutôt des ouvriers ou marins de passage.

La plongée

Enfin, nous réservons également nos plongées dans l’un des deux clubs de l’île, Scubaqua, chaudement recommandé par notre ami. Et il a bien raison notre ami ! Les quatre gérants de ce club sont vraiment chaleureux, aux petits soins pour leurs clients. Une équipe de moniteurs vient compléter l’effectif. Ils parlent tous plusieurs langues, ce qui permet d’avoir les briefings en français, en anglais, en allemand… Toutes les plongées sont guidées, mais pas encadrées, ce qui nous laisse une grande liberté sous l’eau. A chaque sortie, un membre de l’équipe reste sur le bateau pour assurer la sécurité.

 Nous partons donc le vendredi 1er mars, par un vol très matinal. Tout se passe sans encombre jusqu’à notre arrivée à Saint-Eustache. Là, un membre de l’équipe du club de plongée vient nous chercher et nous conduit jusque l’hôtel. Il nous fait un petit briefing d’accueil, mais le sommeil nous gagne, nous prenons congés assez rapidement !

Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil, nous descendons tout notre matériel de plongée pour que l’on nous l’apporte au club. Nous aurions pu l’emporter directement, le club se situant à peine à plus de 100m de l’hôtel !

Au club, une petite vérification des papiers est faite, on nous attribue une caisse et un cintre pour notre séjour.

Et c’est parti pour 15 jours de vacances, 23 plongées en tout, dont une de nuit.

Les sites sont assez variés, très proches du port. D’ailleurs, le port….et l’accès au ponton…Une petite blague pourrait-on croire, mais non, tous les jours, à l’arrivée, nous descendons du petit camion qui nous emmène du club au bateau ( 5minutes maximum) à l’entrée du port, passons la grille et remontons dans la camionnette ! A quoi cela sert-il ??? Mystère !

Revenons aux plongées. Devant le centre, les fonds sont sableux. C’est là aussi que se trouvent les épaves. Un petit chalutier nommé le Chien Tong qui offre une belle plongée, de jour comme de nuit et que les tortues utilisent comme dortoir. Un peu plus loin, un grand câblier a été coulé il y a 10 ans. Il commence à être bien habité, nous y ferons deux superbes plongées.Il s’agit du Charles L Brown.

Sur le sable, on y fait aussi une plongée spéciale, à la recherche du Blue Bead… Qu’est-ce donc ce Blue Bead ? Ingrid, l’une des gérante du club, nous explique qu’il s’agit de morceaux de verres teintés bleu qui servaient de monnaie d’échange du temps de l’esclavage sur l’île, et uniquement sur Statia. Aujourd’hui, c’est un peu un symbole, une sorte d’appartenance à l’île. Il est donc régulier d’en retrouver sur un site de plongée spécifique. Heureusement, d’autres petites choses sont très intéressantes à cet endroit, beaucoup de juvénils, de crevettes, on y trouve aussi les grondins.

Tous les sites ou presque sont balisés par des bouées. Le bateau s’y attache et l’on descend sur les sites ainsi. C’est très intéressant sur les récifs qui se trouvent sur la gauche après le port. Là, nous effectuerons beaucoup de nos plongées sur les fonds entre 15 et 25 mètres, le longs des coulées de laves qui ont formé des grottes, des surplombs, des couloirs…

La vie foisonne sur ces récifs. Nous y croisons des tortues, des requins gris et nourrices, des barracudas, des poissons anges, trompettes, coffres, chirurgiens …

Si l’on s’écarte vers l’extrémité de l’île, en direction de Saint-Kitts, on approche aussi de la zone où de beaux tombants plongent dans la mer des Caraïbes. L’occasion pour nous de faire quelques profondes. Nous y croiserons des raies léopards, des requins gris de récif timides.

Les plongées tiennent leur promesse, les fonds sont bien protégés et magnifiques. Nous avons même eu la chance de croiser une baleine à la sortie de notre deuxième journée ! Nous les entendrons chanter sous l’eau toute la première semaine.

 Malgré tout, nous constatons la présence parfois en nombre du Ptérois Volitans ou poisson lion qui a été malheureusement introduit par l’homme et qui ne devrait pas du tout être présent dans cette région. Les gardes de la réserve plongent en bouteille pour les éliminer, le personnel du club attend les autorisations pour les aider dans cette démarche, mais l’invasion est déjà importante.

Quelques balades

 Au milieu du séjour, une forte houle s’est levée. Haut plus haut de ce phénomène, la visibilité ayant fortement chuté, nous décidons d’interrompre les plongées pour grimper au sommet du volcan. Encore une fois, la gentillesse du club nous permet d’être approché en camionnette au plus près du chemin qui escalade le volcan. Il fait très beau ce jour là, mais le chemin est ombragé et nous montons dans la forêt. Nous y croiserons quelques poules, des serpents et des crabes, jusqu’en haut. La fin de la balade est un peu plus dure, car nous devons parfois escalader des rochers. Cela se fait aisément en chaussure de marche, mais je n’en ai pas apporter en voyage. Mes talons se souviendrons des magnifiques ampoules laissées par mes chaussures !

La végétation est très sèche sur les flans du volcan, et semble déjà plus tropicale au centre du cratère. Le paysage est superbe au sommet. On y voit très bien l’île ainsi que les îles avoisinantes ( Saba et St Kitts entre autre, mais on voitégalement d’autres îles).La descente se fait doucement et nous arrivons en haut de la ville, Oranjestad, juste à temps pour le déjeuné.

Nous avons envisagé de faire une dernière promenade le dernier jour, au jardin botanique situé derrière le volcan, mais nous avons préféré faire une dernière plongée, sur le récif nommé The Cliff où deux petits requins gris sont venus nous rendre une dernière timide visite.

Le lendemain, vers midi, nous partons avec sacs et sac-à-dos vers l’aéroport pour revenir sur Saint Martin et sa célèbre plage situé en dessous de la piste d’atterrissage, puis destination Paris et Marseille : en une journée, nous avons perdu 30°C !

Les deux galeries photos sous marines de Françoise : Images sous marines de Saint Eustache

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Galerie photos : Découverte de l’ile de sainte Eustache