Egypte St Johns

Mer Rouge

Croisère Saint Johns

Après un peu de navigation avec beaucoup de vent, nous voilà fin prêtes pour notre première plongée. La sonnerie de la cloche retentit et annonce le briefing. Marcel est amarré près d’un petit récif que nous devons longer main droite pour trouver un autre petit récif sur notre gauche, en faire le tour et revenir sur le principal en continuant main droite, trouver une petite épave d’un bateau de croisière coulé il y a quelques années, puis remonter sur Marcel. Nous ne sommes pas au nitrox cette fois-ci, l’équipage n’a pas eu le temps de gonfler les blocs à la carte. Nous avons opté pour des 15 litres aciers ce qui nous permet d’ajuster au mieux notre lestage, la mer rouge et les blocs alu alourdissant bien souvent lourdement la ceinture. Nous ôterons un kilo après ce premier essai, ce qui sera parfait pour notre dos.

Le début du récif nommé Gota Marsa Alam n’est pas très profond et nous croisons sur le sable à sa base deux petites raies pastenagues à tâches bleues. Nous trouvons rapidement l’autre petit récif, nous traversons la langue de sable entre les deux et commençons à contourner, comme indiqué au briefing. Surprises, nous trouvons déjà la petite épave… Tant pis pour l’orientation, nous essaierons de ne pas nous perdre pour retourner au bateau… Sur le coté de l’épave, nous croisons un petit banc de bécunes qui ne s’enfuie pas à notre approche. Puis, un poisson ange empereur, l’un de mes poissons favoris, fait son apparition. Nous laissons l’épave et contournons le récif. Pas mal de petites choses à voir, entre les coraux. Au détour d’une patate, nous tombons nez à nez avec un napoléon de bonne taille qui s’écartera rapidement. La luminosité est forte et fait bien ressortir les couleurs, je vois le sourire de Françoise à travers son masque, ça y est, nous sommes en vacances et nous allons nous en mettre plein les yeux !

Le retour au bateau se fait facilement, même si nous le ratons de quelques mètres. Pas bien grave, le guide voulait que nous essayions notre parachute dès cette première plongée, chose faite. D’ailleurs, forte de l’expérience des Maldives, Françoise a emporté son spool qui s’avèrera fort pratique. La remonté sur l’une des deux échelles du bateau est très facile, les échelons sont parfaitement disposés.

L’équipage est aux petits soins, l’un d’eux attrapera avec précaution mon ensemble vidéo tout le séjour, et le déposera dans le bac de rinçage, tout comme il le fera avec les nombreux APN des autres plongeurs. Un verre de jus de fruit nous attend, nous le dégustons à chaque fin de plongée. Les blocs sont solidement attachés sur les bancs et nous ne les dégréerons pas du séjour. Nous glissons une languette marquée « Nitrox » afin que le gonflage soit fait comme nous le souhaitons. Tout ça est bien pensé et très confortable.

Gota Sharm est notre dernière plongée ce premier jour. Il s’agit d’un tombant sur lequel la lumière du soir allumera toutes les couleurs des nombreux alcyonnaires. Nous croiserons, en plus des nombreux poissons habituels, nos premiers requins, de petits pointes blanches de récif, encore nommé requin corail. Nous ressortons de l’eau après un peu plus d’une heure d’une bien belle immersion. Tout le monde est fatigué du voyage, nous prenons un léger apéritif avant de manger pour partager toutes les merveilles de la journée. Nous rejoindrons nos cabines de bonne heure, d’autant plus que le bateau naviguera toute la nuit par une forte houle arrière.

Le réveil se fait tôt en croisière, la première plongée se faisant au plus tard à sept heures du matin. Nous ferons deux plongées ce matin sur le même site, Gota Soraya. Il s’agit d’un sec qui remonte proche de la surface et entouré d’un très grand tombant dont nous ne verrons pas la fin. Nous partons de l’un des deux semi-rigides qui équipent le Marcel et devons revenir au bateau.

Sur ce récif, il est possible de voir des gros pélagiques, mais il faut s’écarter dans le bleu et bien scruter tout autour de nous. Il n’y a pas de courant et nous nous stabilisons vers 36 mètres, nous regardons bien et apercevons la silhouette d’un premier requin. Nous avançons un peu et croisons alors plusieurs spécimens de requin gris, puis deux ou trois pointes blanches. Un banc de barracudas s’approche, suivi de thons plus ou moins gros. Nous nous rapprochons du tombant pour observer les poissons du récif et passons à coté des gorgones géantes qui cachent parfois de beaux napoléons. Le récif est vraiment très joli et nous le quittons lorsque nous apercevons les cordages d’amarre du bateau.

Nous rentrons gentiment lorsque nous voyons s’agiter les autres plongeurs : un beau requin océanique vient à notre rencontre, il est impressionnant. Son allure laisse penser qu’il est une force de la nature, puissant, sauvage. Il n’est pas timide et s’approche de nous pour nous scruter. Nous savons qu’il peut être dangereux et restons à distance, mais à ce moment là, ce n’est plus nous qui décidons de la distance à conserver, mais lui. Je sens l’adrénaline monter et plus il se rapproche, plus la peur me gagne. Je lance à Françoise fascinée le signe de fin de plongée. La deuxième plongée du jour sera très semblable à la première, y compris la rencontre du longimanus (autre nom du requin océanique).

Les discussions d’après plongée vont de bon train, tout le monde a été subjugué par la rencontre du grand requin, avec pour certains une réelle crainte, pour d’autres de l’admiration, il n’a laissé personne indifférent.

Le bateau change de mouillage pour notre plongée de l’après-midi, nous nous retrouvons sur Uum El Aruk, petit récif corallien. Après le désormais habituel largage en semi-rigide, nous dérangeons un petit pointe blanche dans son sommeil. Un peu plus loin, nous trouvons nos premiers poissons anges géographes. Ils n’ont visiblement pas l’intention de se laisser filmer ou photographier, mais nous arrivons tout de même à faire quelques prises. Le récif est assez abimé et nous rencontrons un peu de courant, nous ne restons pas bien longtemps dans l’eau.

Nous nous levons très tôt le lendemain à la recherche du requin marteau sur le site Habili Ali, mais nous n’en croiserons aucun durant notre séjour. Lorsque nous arrivons le long du tombant, nous nous en écartons d’une trentaine de mètres et scrutons le bleu. A défaut de requin marteau, de nombreux requins gris nagent tranquillement tout seul, à deux ou trois… Nous sommes à 40m depuis déjà dix minutes, il nous faut remonter un peu. Nous nous rapprochons du récif colonisé par les alcyonnaires. Nous jetons régulièrement un œil au large, sait-on jamais, et nous voyons des carangues, des thons, des barracudas. Un peu plus loin, sous une cavité se prélasse un beau napoléon. J’essaie de l’approcher pour le filmer et pense avoir appuyé sur le bouton d’enregistrement, raté… Ce récif est magnifique et très vivant. En plus faible profondeur, nous observons la vie colorée, poissons, coraux.

Après une heure, nous décidons de rejoindre le bateau qui est attaché à un autre bateau de croisière, mais nous ne le trouvons pas, il est trop loin. Le parachute de signalisation est alors lancé et nous sortons la tête de l’eau peu de temps après. Le semi-rigide vient nous chercher très rapidement, nous le trouvons même extrêmement pressé. Le « zodiacman » nous sort de l’eau si vite que nous avons à peine le temps de lui passer nos blocs, il est très inquiet visiblement. Lorsqu’il nous dit « big shark », nous comprenons qu’un longimanus doit roder. Nous comprendrons son inquiétude lorsque nous remontons à bord du Marcel : une touriste s’est faite mordre en surface et elle est décédée…

Nous effectuerons une deuxième plongée sur ce site, toujours dans l’espoir de croiser un requin marteau, mais nous ne les verrons pas.

Le bateau quitte le récif pour s’approcher de « Dangerous reef » où nous effectuons une petite plongée l’après-midi. Le site est très abimé et malgré les deux tortues croisées et un gros napoléon, il n’a pas grand intérêt.

Le soir venu, nous nous préparons pour une plongée de nuit sur ce même récif. Nous réveillons un énorme barracuda solitaire qui s’écarte lentement à notre passage. Comme la plongée précédente, la plongée de nuit n’offre guère d’autre intérêt. Lorsque nous remontons sur le bateau, quelques autres plongeurs sont là et nous attendent visiblement avec impatience. Je crois à une plaisanterie lorsqu’ils nous demandent si nous avons vu le « longi »? Non, nous ne l’avons pas vu et nous n’aurions jamais plongé de nuit avec cet animal dans les parages… C’est là que nous comprenons ce que nous avions pris pour une moquerie du guide encadrant ses jeunes plongeurs niveau 1 juste après le briefing ne l’était pas : il savait pertinemment que nous risquions de rencontrer le requin… Nous sommes stupéfaites de son inconscience…

Il est bien tôt le lendemain lorsque nous nous immergeons sur « Habili Gaafar », un petit sec recouvert d’alcyonnaires et débordant de vie. De nombreux requins gris se baladent autour, l’un d’entre eux traverse un banc de barracudas. Mon caméscope n’arrive pas à faire la mise au point, car il fait très sombre et mes phares ne portent pas si loin. Le récif est très beau et nous y restons plus d’une heure. Alors que nous suivons l’amarre du premier bateau pour rejoindre le nôtre, nous distinguons un longimanus, il nous contourne d’assez loin et disparaît. Nous avons encore une centaine de mètres à faire et palmons calmement, même si nous ne pouvons nous empêcher de regarder tout autour, au cas où… D’autres plongeurs sont déjà sous le bateau. Nous leur indiquons avoir croisé un requin plus loin et ils nous répondent « 3 ». Très vite, nous les voyons apparaître, trois beaux spécimens qui se promènent entre les plongeurs, tantôt d’assez loin, tantôt de très près. Lorsque nous ne sommes plus que trois sous l’eau, je décide de terminer la plongée, les requins s’approchent un peu trop près à mon goût. La remontée sur le bateau est simple et facile avec ces grandes échelles. Heureusement, car, avec ces requins juste à coté, je n’ai pas envie de trainer!

Nous changeons de récif de « Umm Kharakine »pour la deuxième plongée et ancrons tout contre celui-ci. Le parcours passe par l’intérieur de ce dernier par des passages plus ou moins larges. Les jeux de lumières sont fabuleux et nous regrettons qu’il y ait autant de plongeurs à l’intérieur. La faune n’est cependant pas très présente, et même si l’on croise une murène en pleine eau, quelques poissons hachettes, l’atout de cette plongée reste les couleurs des rayons du soleil transperçant le récif. Nous ressortons de l’autre coté et le contournons. Nous sommes en fin de plongée et nous approchons du bateau.

Un beau napoléon vient nous rendre visite. Il est suivi d’un puis deux puis trois compères ! Un peu plus loin, nous en apercevons encore quelques uns ! Festival de napoléons au palier qui se trouve prolongé de plus d’un quart d’heure.

La dernière plongée se fait sur un troisième mouillage « Satayem est » et nous traverserons de long en large un joli jardin corallien, bordé d’un tombant profond mais peu intéressant. Finalement, c’est sous le mouillage que se trouve la plus belle patate. Nous remontons sur le bateau à la tombée du soleil.

Au petit matin, le site est donné, « Shaab Maksur sud » : nous sommes sur la pointe d’un récif et descendons directement à plus de 35 mètres sur le bord du tombant dont nous ne voyons pas la fin. Le plateau remonte doucement et est colonisé par toutes sortes de coraux. Sur l’un des côtés, c’est le corail dur de formes très variées qui éclate de beauté, par sa variété… Nous nous rendons à peine compte du temps passé. Nous aurions pu croiser au palier un requin, mais pas trace d’un aileron aujourd’hui.

La deuxième plongée sur « Shaab Claudio » n’a eu d’intérêt que cet énorme banc de cochers bien regroupés et de très belles petites crevettes sur un corail bulle.

Les deux dernières plongées, le soir et celle du lendemain matin, se font sur « El Sheleniat Wahed ». Nous partons en semi-rigide à l’extrémité nord du récif et revenons récif main gauche. Nous restons à faible profondeur et naviguons entre les patates de corail. Beaucoup de poissons de récifs colorés, des nudibranches, de très belles couleurs. Nous y restons les deux fois près de 70 minutes, émerveillées par tant de vie, de couleurs.

Nous ne ferons pas la dernière plongée, désaturation avant de prendre l’avion oblige. Cela nous a permis de rincer tranquillement notre matériel et de le faire sécher pendant que les autres effectuaient leur dernier bain. A leur sortie, nous ne regrettons pas d’être restées au sec, ils sont déçus.

Du fait de l’accident durant notre séjour d’une snorkeleuse décédée suite à la morsure d’un requin longimanus, certaines plongées de notre programme normal n’ont pu être faites. Je ne sais pas si nous en avons ratées beaucoup. La plupart de nos plongées ont été faites sur de très beaux récifs dont je ne soupçonnais pas la beauté avant de les voir, mais je reste quand même un peu sur ma faim, car un certain nombre d’autres plongées furent d’assez médiocre qualité (récif abimé, peu de vie…). Mon deuxième grand étonnement fut d’avoir rencontré un grand nombre de requins durant cette croisière, je ne pensais pas en voir autant, que du bonheur!

La première vidéo est disponible ici : Vidéo sous marine Croisière Saint John’s

Mise à jour le : Vidéo sous-marine Croisière Saint John’s 2ème partie