Mayotte

Océan Indien

Sous le soleil de Mayotte

L’été, mouvementé par mon changement de région, a été assez long cette année. Le départ en vacances n’intervient que début septembre, et c’est long !

Mais cela était calculé, car cette année, les grandes vacances se passent bien loin, dans l’océan Indien, à Mayotte. C’est le mois qui semble idéal pour profiter au maximum des meilleures conditions pour ne pas avoir trop chaud, avoir un temps correct sans trop de vent car les alizées ne soufflent plus. De plus, c’est l’un des mois où l’on peut observer les baleines venues mettre bas dans le deuxième plus grand lagon du monde.

Le voyage est organisé depuis le début d’année afin de bénéficier d’un billet d’avion à prix raisonnable, par Air Austral. Pour l’organisation de notre séjour, c’est Françoise qui prend les choses en main, en entamant les recherches dès le salon de la plongée sur le stand de Mayotte. Nous y rencontrons Thierry du club Rêve bleu . Il nous propose d’organiser ou de nous indiquer quelques prestataires qu’il estime et qui nous accueilleront sur place.

 Ce 4 septembre, c’est le début du long voyage qui débute par un trajet en train entre Marseille et Paris. Le matin, je suis partie travailler avec mon gros sac de plongée dont j’ignore le poids et mon sac-à-dos également bien chargé par mon matériel vidéo essentiellement. D’ailleurs, il fait lourd ce matin là, et j’arrive en nage dans mon agence… Lorsque la fin de journée approche, je donne mes derniers dossiers et je file à la gare, le train est déjà là, je m’y installe.

A l’autre bout, Françoise est venue me chercher et nous devons porter le chat chez sa nounou de vacances. Le lendemain, nous voilà prêtes pour le départ. Un coup de RER B jusqu’à Roissy, où il faut arriver trois heures avant le décollage. Nous sommes dans les temps et quelle surprise de voir déjà cette queue immense ! Nous serons alors installées à l’arrière de l’avion, le poids de nos bagages étant largement en dessous de ce qui nous est permis. Comme d’habitude, le passage de la sécurité avant la zone d’embarquement ne se passe pas simplement pour moi : je dois tout déballer sur le tapis et expliquer ce que c’est : « Il s’agit d’un caisson étanche où est installé le caméscope qui est ici. Ça, c’est un objectif grand angle et ça, se sont mes têtes vidéo… Et non, je ne suis pas professionnelle, il s’agit d’un loisir…Je peux remballer ? »

Le trajet se déroule bien et nous arrivons onze heures plus tard à la Réunion où l’on nous fait sortir, repasser le contrôle (on ne sait pas pourquoi, vu que l’on ne sort pas de l’aéroport) et l’on remonte quelques temps après pour la dernière partie du voyage. L’arrivée sur Mayotte vaut bien de se placer à coté d’un hublot, car l’avion fait un grand tour juste au dessus de la barrière de corail et la vue d’en haut est magnifique. A la sortie de l’avion, nous prenons une bonne bouffée de chaleur, mais ce n’est rien comparé ce qui va se passer dans quelques mois, en été, nous dit l’hôtesse à la porte. Nous sortons assez rapidement de l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi où nous devons prendre un taxi – taxi collectif ici, on charge le véhicule au maximum et la course est d’un prix fixe – et nous nous dirigeons vers le port pour prendre la barge. Nous apprendrons qu’une liaison Petite Terre vers Grande Terre se fait toutes les demi-heures.  La barge n’est payante que dans un sens, celui de Mamoudzou vers Petite Terre.

Séjour à Mamoudzou

Thierry de Rêve bleu nous a dit de l’appeler lorsque nous montons sur la barge et nous retrouvons un pick-up lorsque nous descendons de celle-ci. On nous transporte gentiment vers le club et notre premier gîte.  L’accueil est très chaleureux et l’on nous explique le fonctionnement du club, du gîte et de l’organisation de nos prochaines semaines. Comme nous sommes fatiguées, on nous ouvre la porte de notre chambre. Ce n’est pas le grand luxe, mais nous bénéficions d’une grande pièce et de sa salle de bain, les toilettes sont en revanche à l’extérieur, ce qui n’est pas très pratique, même si nous le savions en réservant.

Nous nous reposons une bonne partie de l’après-midi et retournons au club pour organiser nos plongées : demain, nous commençons par une sortie à la journée ! Comme je ne sais pas trop comment se déroulent les plongées, comment le bateau est agencé, la place disponible, je décide de ne pas emporter ma vidéo. Je pratiquerai de la sorte à chacune de nos arrivées dans les clubs que nous fréquenterons. Je ferai d’ailleurs un compte rendu détaillé des plongées que nous avons faites ultérieurement, car ici, je vais me consacrer principalement à notre séjour en général.

Nous avons donc plongé toute la première semaine, matin et après-midi, sauf une journée que nous avons consacré à la chasse à la baleine, la chasse photographique et vidéo bien entendu…

Nous n’avons pas loué de voiture, car il est assez simple de se déplacer dans Mamoudzou même. Pour cela, soit vous trouvez de gentils membres plongeurs du club qui vous véhiculent du centre au port, soit vous empruntez les taxis collectifs, système peu coûteux et plus ou moins simple selon l’heure. Ce mois de septembre 2008, nous sommes en période de ramadan. Les Mahorais étant majoritairement de confession musulmane, nous ne verrons pas les « brochettis » qui bordent habituellement les routes de l’île. Il est d’ailleurs parfois difficile de trouver de quoi manger certains soirs…Ceci étant, nous avons trouvé, grâce aux bons conseils trouvés sur Plongeur.com ou encore les moniteurs locaux, de petits restaurants plus ou moins chers à proximité de notre logement. Tout d’abord, le moins cher et pour autant très bon petit restaurant nommé « Chez Annick ». On y mange de très bonnes brochettes accompagnées de frites ou pour être plus locales de beignets de bananes ou de manioc. On y a découvert également un plat local excellent, le mataba. Juste à coté, se trouvent également quelques restaurants sympathiques où l’on a diné pour un peu plus cher, mais où les plats sont très fins, le « Voule » et le « Ravinala ».La majorité des plats ici sont fait à base de banane, de manioc, de riz, de poulet et de sauce faite à partir du lait de coco. Nous avons mangé également quelques plats concoctés avec la pêche locale, mais je pense que ce n’est pas la base alimentaire des Mahorais.

Pour se ravitailler, Mamoudzou dispose d’un super marché, il est accessible en voiture. Sinon, quelques petites épiceries ou petites surfaces permettent de se ravitailler simplement, mais on n’y trouve pas tout…Depuis peu, d’après ce que l’on nous a dit, un cinéma propose quelques films.  La ville est de taille modeste, tout comme son port qui n’est composé que d’un seul et unique ponton, et deux emplacements pour les allers/retours des barges qui effectuent les navettes entre Petite Terre et Mamoudzou.

Après avoir entamé la première semaine par de superbes plongées, nous faisons notre première pause pour aller à la recherche des baleines à bosse qui croisent dans le lagon depuis le début juillet pour mettre bas et se reproduire. Trois structures proposent ces journées spéciales baleine. Nous utiliserons « Mayotte découverte » réservé en fait depuis longtemps par Rêve Bleu. Nous partirons donc de 8h30 à 17h à la recherche de ces gigantesques bestioles… Nous sommes une dizaine sur le bateau, plus un conducteur et un aide. Nous contournerons au début Petite Terre, il parait que des baleines y ont été aperçues… Nous scrutons, mais rien du tout cette première heure… Il fait très beau, le soleil  pique bien, nous sommes donc bien contentes de pouvoir nous abriter sous le taud du bateau.. Le deuxième bateau nous appelle car ils ont trouvé un banc important de dauphins, des sténelles. Effectivement, lorsque nous nous approchons, nous les observons jouer dans nos vagues, puis repartir de plus belle plus loin pour faire des pirouettes. Nous passons un bon moment autour d’eux avant de repartir vers le sud cette fois-ci, à la recherche de nos désirées baleines.

Durant plus d’une heure, tous les participants regardent et cherchent dans tous les sens le moindre souffle sur l’eau, la moindre silhouette, mais rien. C’est à nouveau le deuxième bateau qui nous avertit : ils ont trouvé une baleine seule, en dehors de la barrière. Notre bateau arrive peu après sur le site et effectivement, nous pouvons observer le mouvement lent d’une baleine venant reprendre son souffle en surface, c’est impressionnant ! Le bruit tout d’abord que fait l’évent lorsque l’animal expire. Ensuite, la taille ! Je m’imaginais voir quelque chose de gros, mais c’est en fait énorme et bien plus imposant que ce que je m’étais dit. Nous tournons autour de cette baleine un moment avant de rentrer à l’intérieur du lagon, à la recherche d’une mère et son petit. La météo est clémente, et nous trouvons ce que nous cherchons assez vite. Comme les animaux sont calmes, nous coupons le moteur assez loin et essayons d’approcher à la rame. Mission impossible, les deux baleines ne souhaitent visiblement pas nous voir de près. D’un coup, l’adulte jaillit de l’eau et nous l’observons ébahis finir son saut ! C’est tout à fait surprenant, impressionnant et quasi non racontable tellement ce moment est furtif. Lorsque la baleine retombe de tout son poids dans l’eau, elle laisse au dessus d’elle un tel bouillon que tout le monde est bien content d’être un peu loin et sur le bateau. Nous n’aurons malheureusement plus l’occasion de la revoir sauter de près.

Il est l’heure de déjeuner, nous sommes dans le sud de l’île, très proche des plages de Saziley réputée pour accueillir de nombreuses pontes de tortues marines. Effectivement, lorsque nous arrivons sur la plage, des nombreuses traces de tortues sont reconnaissables sur le sable. D’ailleurs, quelques curieuses nous observent depuis le récif juste à coté des bateaux.

Nous repartons assez vite car nous voyons au loin d’autres baleines sauter. Mais lorsque nous nous en approchons, elles sondent. Ce n’est pas un jour où nous pourrons les voir dans l’eau, mais nous rentrons bien satisfaites. Avant de partir, nous nous arrêtons sur l’îlot de sable blanc pour prendre quelques photos. Nous y verrons une belle raie léopard s’enfuir à l’approche du bateau. Puis, nous terminons la journée par l’observation d’un timide dauphin à bosse et enfin une balade en masque et tuba autour d’un très joli récif tout proche de Mamoudzou. Nous arrivons au port avec plaisir car nous avons vu l’une des choses que nous étions venues voir en particulier à Mayotte, les baleines. Nous en verrons encore bien d’autres durant notre deuxième semaine dans le sud, car nous les croiserons assez souvent lorsque nous partons ou revenons de plongée. Nous apprécions d’ailleurs les arrêts non prévus et les grands détours faits par le moniteur du club Le Lagon Mahorais pour que nous puissions voir ces animaux.

Départ dans le sud

Nous récupérons donc notre voiture de location en fin de semaine et bouclons nos bagages direction Boueni. Nous nous arrêtons en route sur la plage de Sakouli pour déjeuner. Nous y trouvons un snack et commandons d’excellents sandwiches, à recommander pour tous les passants du coin !

Nous partons ensuite à la recherche de notre nouveau logement  prévu au gîte « M’titi ». Nous sommes un peu déçues lorsque nous entrons, cela n’a rien à voir avec ce qui était visible sur internet. C’est bien moins entretenu, le jardin est vraiment très petit… Nous restons sur cette première impression lorsque nous entrons à l’intérieur. Tant pis, il faudra nous y faire, mais cela sera assez dur, car le toit n’est pas étanche et une nuit de pluie trempera l’intérieur de la hutte. De plus, la pluie a rendu boueuse l’allée qui mène à cette dernière et personne n’y fera le ménage durant notre séjour…Ce n’est pas la salle de bain, ou plutôt ce tuyau d’arrosage arrangé en douche qui ne délivre que de l’eau bien froide, trop froide pour la saison, qui va alors nous satisfaire. Les propriétaires d’un premier abord sympathiques ne nous convainquent guère plus : nous serons très déçues d’avoir choisi ce gîte que nous ne recommanderons donc pas aux touristes futurs, je dirais que c’est « roots », mais pas assorti du prix allant avec ce type de logement.

Pour cette deuxième semaine, nous avons prévu des plongées le matin et de visiter le reste de  la journée. Il semble que les plongées de l’après-midi dans le sud ne sont pas très intéressantes car effectuées à l’intérieur du lagon. Nous nous laissons le choix pour en faire tout de même une, mais nous serons à chaque fois que cette dernière fut prévue, obligées de l’annuler ! Les plongées matinales se faisant sur la barrière de corail située assez loin du centre, feront que nous rentrerons assez tard le midi. Surtout que, comme je l’ai dit plus haut, nous nous arrêterons plusieurs fois pour observer les baleines, mais aussi du fait des fortes marées liées à la saison où nous nous trouvons : en septembre, la mer se retire très très loin du rivage, et nous devons parfois faire de longs trajets à pied pour rejoindre le centre en rentrant.

Les villages du sud de l’ile, entre autre, ne sont pas adaptés pour accueillir les touristes, surtout en période de ramadan. Nous nous retrouvons souvent le midi à devoir grignoter des plats de boites de conserve que nous achetons dans les petites épiceries que nous trouvons ici et là. Le soir, c’est un peu plus simple car il y a deux restaurants ouverts, tables à recommander aux voyageurs. Nous essayons en premier le « O’Cho Cho ». Le service y est impeccable, le repas servi de bonne qualité et assez finement cuisiné. Le deuxième testé se nomme « Le soleil couchant ». Il n’est pas luxueux et nous dînons sur des tables de jardin. Mais l’ambiance semble y être plus détendue, moins guindée que l’autre. Pour autant, nous y dînerons très bien pour un tarif moins élevé. Nous y retournerons un autre soir avec le même enthousiasme. Ceci étant, nous constatons avec étonnement que les deux (seuls) restaurants proches de notre hutte ont choisi le même jour de fermeture : nous aurons un soir toutes les peines du monde à trouver de quoi manger. Nous nous rabattons sur un camion à pizza trouvé par hasard sur le parking du stade d’une petite commune avoisinante…

Coté promenade, nous décidons de remonter la route d’où nous sommes arrivées le premier jour du séjour dans le sud pour aller visiter le musé du sel à Bandrelé. Nous suivons les explications et arrivons près d’une petite maison en bois à l’intérieur de laquelle se trouve une dame. Elle ne semble pas parler beaucoup français, mais nous arrivons à comprendre que nous sommes au bon endroit. D’ailleurs, elle interpelle une autre dame qui elle parle un peu plus notre langue. Et nous voilà partie pour un tour du site. On nous montre comment elles collectent la couche superficielle de terre dans le fond de la mangrove, une fois les grandes marées passées. Puis, elles passent la récolte dans une sorte de tamis : du sable est disposé au fond, elles déposent la terre récolté, disposent ce tamis au dessus d’un grand bidon puis font couler de l’eau douce. Le jus qui en ressort est alors bouilli un certain temps, l’eau s’évapore, il reste les cristaux de sel. Ce travail semble assez rude… Nous retournons dans le petit chalet et leur achetons un petit sachet de sel local ainsi qu’un petit jouet en bois fabriqué par des artisans du coin. Nous repartons vers le sud et décidons de faire une petite marche en bord de  mer, vers la pointe Saziley. Nous garons la voiture dans le village et démarrons de la plage bordée de ces immenses et impressionnants baobabs. Nous grimpons une petite butte et suivons le chemin balisé. Nous nous arrêtons parfois pour prendre quelques photos et ne voyons pas trop l’heure tourner. C’est en regardant le soleil bien bas que nous faisons demi-tour et accélérons le pas pour rentrer. Nous n’avons pas assez de temps pour rejoindre les plages où pondent les tortues et rentrer en partant si tard l’après-midi.

Le lendemain, nous décidons de remonter un peu plus au nord pour visiter le jardin botanique situé à Cocon. Nous le trouvons bien, mais en période de ramadan, il est fermé l’après-midi… Zut, c’est dommage, il semble bien entretenu vu de l’extérieur… Nous terminons la traversée de l’île vers Chiconi, les paysages sont variés et très jolis. Nous passons de la forêt tropicale avec ces immenses arbres, cette verdure très touffue et charnue aux paysages des bords de mer idylliques bordés de cocotiers, de baies ou de criques où la mer de couleur émeraude  complète le tableau. Nous contournons Sada qui  est une ville assez grande pour descendre la côte vers Boueni. Nous nous arrêtons à l’écomusée de la vanille et de l’ylang ylang qui se trouve non loin d’une plage proche de Chirongui. La visite est assez courte mais permet de connaître l’histoire de la culture et de la transformation de ces deux plantes. La qualité de celles produites à Mayotte est reconnue dans le monde entier.

Nous nous arrêtons assez souvent lors de nos balades pour prendre des photos, pour observer les roussettes… Les villages sont eux aussi assez surprenants, ils ne ressemblent pas à ceux que j’ai pu observer sur les autres îles tropicales visitées. Ils ont un aspect très africain et sont bien souvent situés au fonds des criques ou des golfes, derrière la mangrove. Les Mahorais sont visiblement plus cultivateurs que pêcheurs.  C’est la forme et la taille des bateaux que nous avons pu voir qui me fait dire cela. De plus, sur l’eau, nous ne rencontrerons pas beaucoup de bateaux de pêche, juste quelques frêles embarcations.

Un soir, alors que nous rentrons dans notre hutte, Françoise est interpellée par quelqu’un dans la rue. Il s’agit de l’un de ses collègues qui est originaire du village de Boueni. Nous nous donnons rendez-vous le lendemain après-midi, il tient à nous faire visiter son coin de l’île. Nous le rejoignons et grimpons dans son 4X4. Nous voilà partis pour faire une randonnée, nous nous apprêtons à grimper au sommet du Mont Choungui. Il s’agit d’un ancien volcan qui domine toute l’île. En haut, nous devons y trouver une table d’orientation qui nous permet de visualiser  toute le territoire ainsi que la barrière de corail qui ceinture quasiment tout le lagon.

Pour arriver au somment, il nous faut faire deux heures de marche sur une pente bien raide. Mais alors que nous n’avons fait qu’une trentaine de mètres, Françoise glisse… La promenade s’achève là, elle a bien mal. Alors que nous pensons tous à une entorse, son collègue décide de l’amener voir une guérisseuse locale. Elle lui fera un bon massage, mais ce dernier n’est pas suffisant et lui est fort douloureux.

Nous repartons et nous dirigeons vers une plage où un homme seul se construit son bateau. Une fois terminé, il sera certainement très beau, mais il reste encore beaucoup de chose à faire. 

Nous terminerons la journée, après le coucher du soleil, par un bon repas traditionnel préparé par la sœur du collègue qui nous a conviées à partager sa table. Nous sommes vraiment bien accueillies et les plats sont nombreux, disposés sur un tapis au milieu du salon. Des beignets de poisson, de poulet, aux légumes, des bananes cuites,  du manioc sont au menu, entre autres.

Lorsque nous sortons de table, nous sommes repues et nous retournons dans notre hutte pour un repos bien mérité. Françoise a toujours bien mal sur le haut de sa cheville.

Nous irons plonger le lendemain matin, mais elle souffre beaucoup. C’est lorsque nous nous déséquipons que nous constatons que sa cheville et le bas de sa jambe sont vraiment enflés et violets. Nous n’attendons plus et prenons la voiture pour rejoindre l’hôpital de Mamoudzou. Nous passerons l’après-midi aux urgences et Françoise en ressortira avec le pied dans le plâtre et une fracture du péroné.

Nous rentrons à Boueni, et l’accès à la hutte est encore moins simple avec des béquilles, heureusement qu’il ne pleut plus, ça aurait été le pompon …

Et enfin, nous terminons par le nord

Après la plongée le lendemain, nous partons pour notre destination suivante. Notre logement se situe sur la commune de Combani, en pleine forêt. Nous empruntons d’ailleurs une piste pour y arriver. Il faut cependant que je vide la voiture seule et ce n’est pas de tout repos. Effectivement, le parking est assez loin de notre banga qui est lui situé en contre bas. Je suis épuisée lorsque je termine. Heureusement, nous aurons plus de confort dans cette structure. Les sanitaires sont toujours communs, mais nous retrouvons de l’eau chaude. Le jardin de ce gîte est très bien entretenu. En soirée, la chaleur humide fait bien ressortir les odeurs issues des ylang-ylangs. Le terrain est pentu et Françoise a un peu de mal à se déplacer avec ses béquilles sur ces étroites allées. Le programme devait être de plonger le matin et  l’après-midi. Mais je ne ferai que celles du matin pour ne pas laisser Françoise seule toute la journée. Nous irons nous promener dans le nord de l’île. Nous appelons également un ami webistique, Christophe. Il a été muté cet été avec sa compagne. Nous nous rejoignons à Mamoudzou pour partager un repas. Comme nous sommes bavards, nous papoterons jusqu’à plus de dix-sept heures, la plongée au centre de nos échanges, mais aussi leurs premières impressions sur la vie au quotidien ici qui est loin de la carte postale que l’on pourrait s’imaginer.

Nous retournons au gîte à la tombée de la nuit et patientons jusqu’au repas en dégustant un cocktail. La table est réputée ici, même si les plats restent similaires finalement : la papaye à toutes les sauces, jusqu’à la confiture pour le petit-déjeuner !

Un soir, en rentrant de notre promenade, nous appâtons un groupe de makis avec un régime de petites bananes. Pendant qu’ils s’attroupent sur le rebord de la terrasse, hésitants à venir chercher dans ma main des bouts de bananes issues d’un petit régime acheté 1 € à l’une des vendeuses de fruits et légumes que l’on trouve un peu partout sur les bords des routes. Timidement, le premier trop gourmand pour attendre plus longtemps pose délicatement une de ses pattes sur ma main. Tout en me regardant avec crainte, il saisit le bout de banane et se sauve la manger un peu plus loin. Cela décide ses copains qui du coup m’approchent à leur tour. Françoise en profite pour les mitrailler, nous aurons ces bestioles sous toutes les coutures !

Nous poursuivons nos visites et longeons la route du nord. La côte est plus escarpée qu’ailleurs, et nous trouvons quelques belles falaises. Nous nous arrêtons assez souvent pour admirer le paysage, pour observer les villages, pour prendre des photos. Nous avions prévu de faire quelques balades à pied car Mayotte dispose de nombreux sentiers, mais ces chemins sont impraticables avec les béquilles.

Alors que  nous approchons de la fin des vacances, le dernier soir au gîte du mont Combani nous partageons la table avec quatre dames d’un certain âge. Le début du repas est un peu tendu, mais assez rapidement les langues se dénouent et nous passerons une très bonne soirée, elles sont bien rigolotes ces dames !

Le lendemain, je dois refaire les allers retours avec tous nos bagages, il me tarde d’avoir fini. Nous repartons alors chez Rêve Bleu pour terminer notre séjour. Nous devions encore plonger une fois, mais j’annule ma participation, je n’ai pas trop apprécié de plonger sans ma binôme. De plus, il faut que les affaires de plongée finissent de sécher, il fait très chaud, mais en cette fin septembre, le taux d’humidité augmente énormément. Lorsque je termine de boucler mon sac de plongée le soir, je le trouve vraiment très lourd.

Nous achetons quelques T-shirts souvenirs et appelons Christophe et Véronique pour prendre rendez-vous pour le départ, comme ils nous l’avaient gentiment proposé. Ils viendront nous chercher de l’autre coté de la barge, sur Petite Terre, nous amèneront jusque l’aéroport pour enregistrer les bagages – mon sac est d’ailleurs plus que lourd puisqu’il pèse 31 kg, soit 5 de plus qu’à l’aller. Nous aurons toute les peines à essayer d’obtenir une place confortable pour Françoise, mais ce sera peine perdue. Heureusement que les places du milieu de l’avion sont un peu plus larges que sur les bords proches des hublots, car il nous a été impossible à terre ou dans l’avion de bénéficier d’au moins une place plus adaptée – un mauvais point pour Air Austral.

Une fois nos bagages déposés et nos places prises, nous allons déjeuner chez nos amis. Nous bavarderons avec eux jusqu’au dernier moment, il est temps de prendre l’avion.

Voilà trois bonnes semaines de vacances qui s’achèvent, perturbées par la blessure de Françoise. Nous avons cependant pu réaliser la majorité de ce que nous avions prévu de faire ou de voir. Nous avons eu la chance de pouvoir observer ces immenses animaux que sont les baleines à bosse, effectué de très belles plongées assez différentes les unes des autres, pu nous balader à côté de nombreuses tortues, découvert de somptueux paysages assez sauvages.

Nous avons bénéficié d’un climat très agréable, ce qui n’est pas toujours le cas, ni trop chaud, ni trop pluvieux, ni trop venteux. L’île n’est pas touristique et les logements y sont très simples bien que pas toujours bon marché. On est bien loin du tourisme de masse et cela nous a parfaitement convenu. Nous n’avons en revanche pas eu l’occasion de communiquer beaucoup avec les Mahorais, mais les quelques contacts que nous avons pu avoir étaient très sympathiques. Nos cultures sont assez différentes, notre langage également puisqu’ils parlent essentiellement le chimahorais.

Nous rentrons les yeux plein de merveilleux souvenirs, des photos en grand nombre et un peu de vidéo qu’il me reste à travailler. Mayotte est une destination authentique à recommander à tous les amoureux de la nature.

Quelques infos sur Mayotte :

L’île fait partie du groupe d’îles des Comores et se trouve être la seule française. Elle se situe dans l’Océan Indien, entre le nord de Madagascar et le Mozambique, dans le nord du canal du Mozambique. Elle fait un peu plus de 374 km² et est ceinturée d’une barrière de corail exceptionnelle. La population de l’île est d’un peu plus de 186 000 habitants (mi 2007) et croit très rapidement.

 La passe principale la plus connue est la « passe en S » qui se situe sous Petite Terre et mène directement  à Mamoudzou, dès que l’on pénètre dans l’immense lagon où les baleines à bosse viennent accoucher et se reproduire.

L’île est également réputée pour ses nombreuses plages qui servent de nurseries pour deux espèces de tortues (tortue verte et tortue imbriquée).

Pour s’y rendre, nul besoin de passer par un TO. Une compagnie effectue des vols réguliers avec escale à la Réunion, Air Austral… Il est possible de trouver en haute saison des vols directs avec Corsair. D’autres cheminements sont possibles avec escale au Kenya.

L’aéroport est situé sur Petite Terre et il faut emprunter un taxi collectif pour rejoindre les quais de la barge, le trajet coute 1,5 € par personne. Il y a environ une barge toutes les demi-heures, le trajet aller-retour 0,70 € pour un piéton (on ne paie que dans le sens Mamoudzou – Petite Terre)

Location de voiture : pour visiter l’île, il est préférable de louer une voiture. Il existe différents loueurs aux tarifs standards, mais il est aussi possible de louer moins cher. Il s’agit de véhicules d’occasion, souvent cabossés, mais dont le prix de location n’excède pas 19à 23 € par jour (Tropik location par exemple). Le réseau routier n’est pas très développé, mais assez bien entretenu.

Les Mahorais étant majoritairement de confession musulmane, il est difficile de trouver de quoi manger durant les périodes de ramadan. Il faut alors s’organiser en conséquence.

Il y a très peu d’hôtels sur l’île et seulement quelques gîtes. Il est tout à fait possible de s’organiser et de réserver avant de venir. Certains demandent des arrhes, d’autres non.

Les sorties « baleine » : il nous avait été conseillé de réserver bien avant de venir cette sortie. Trois structures proposent ces sorties et se trouvent facilement sur le port de Mamoudzou (le ponton devrais-je dire). Je pense pour ma part qu’il n’y a pas besoin de réserver si longtemps à l’avance, sauf si bien sûr il s’agit d’un groupe. Les prix oscillent entre 65 et 70 € pour la journée, repas inclus.

Un plus pour un si long voyage : il n’y a pas plus de deux heures de décalage horaire avec la métropole, selon la saison.

 Les vidéos de Mayotte :

Sous le soleil de Mayotte

Les passes sud de Mayotte

Mayotte, quand le nord s’en mèle